Ben Mbarek: Un congrès de l’Alternative démocratique, prochainement
Jawhar Ben Mbarek, membre de la Coalition "Citoyens contre le coup d’Etat", était, ce mardi 15 février 2022, l’invité de Midi Show.
"Cette initiative est partie d’un constat très critique de ce qui s’est passé avant le 25 juillet et après cette date", a noté Ben Mbarek. Et d'ajouter : "Nous considérons que ce qui se passe actuellement ne permet pas de concevoir un avenir rassurant pour les Tunisiens. Les décisions du président de la République ont confirmé qu’il n’est pas capable de mener des réformes. D’un côté politique, le fait de faire une lecture critique de ce qui s’est passé en Tunisie, permet de lancer une opération de réforme sur tous les plans. La réussite de la transition passe par ce constat. La réforme économique, restée à la traîne, sera aussi parmi les points à étudier. La modernisation et le changement sont les conditions nécessaires pour sortir de cette crise… Il faut le faire à travers un front politique conscient des erreurs du passé pour concevoir un avenir stable".
Le membre de "Citoyens contre le coup d’Etat" est revenu sur l’appel à un congrès national. "Il s’agit d’une idée avant tout et le coup d’Etat remet en question la classe politique divisée entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre. Cette initiative est formée d’un large groupe, formé de partis qui s’accordent à dire que les mesures du président ont mené à un coup d’Etat. Le congrès ne va exclure aucun courant. Toutes les composantes politiques sont concernées par la présentation d’une nouvelle alternative. Il y a la possibilité de créer deux ou trois fronts distincts. L’initiative n’aura lieu qu’après une lecture critique et collective des erreurs commises auparavant. Tous les participants vont passer par l’évaluation. Nous ne voulons pas laisser les anarchiques prendre l’initiative de réformer le pays", affirme-t-il
L’invité de Midi Show a expliqué que ce front se présente comme une alternative au pouvoir qui suivra la phase du coup d’Etat du 25 juillet 2021. "Fermer cette parenthèse du putsch commence par une résistance. Nous ne sommes pas uniquement des opposants mais des résistants contre une situation illégitime. Nous ne reconnaissons pas les mesures prises par l’initiateur du coup d’Etat. Nous avons des conceptions larges pour le moment et le congrès va permettre de tracer les grandes lignes de la réforme politique, économique et sociale. Il s’agit d’un atelier qui regroupe un ensemble d’idées pour sortir avec une synthèse. Personnellement, je trouve qu’il faut instaurer un régime à 100% parlementaire. Du côté économique, il est nécessaire de décomposer l’économie rentière", surenchérit-il.
"Les composantes du front ne sont pas homogènes mais les différences ne vont pas mener à des conflits. Ce qui unit les composantes est le projet d’une démocratie réelle et d’un Etat social… Le reste est à débattre. Ce qui sera proposé comprend la modification de ce qui n’a pas fonctionné, durant la dernière décennie. Nous voulons procéder à une réforme, à partir des erreurs. La volonté politique n’existait pas auparavant et notre objectif est de pousser les partis qui refusent la réforme à accepter le changement et l’évolution. Il faut éviter la "charcuterie", à travers l’exclusion et la persécution de ceux qui étaient au pouvoir. Les grandes lignes seront débattues au printemps pour sortir avec une alternative. Il est plus facile de travailler avec des partis structurés qu’avec des entités anarchiques. Il a fallu malheureusement un choc pour que ces derniers s’aperçoivent qu’ils doivent changer. Le renouvellement des personnalités et des projets passe par une planification et une restructuration", a-t-il expliqué.
Ben Mbarek a alerté contre les attaques menées par des structures anarchiques. "Il s’agit d’une opération de destruction qui mène vers un conflit. Nous n’avons aucun calcul mais nous croyons qu’il faut une alternative structurée", a-t-il conclu.